2 Mai 2025
Graval Road Valencia 600km
Le 2 mai, je prendrai le départ à Valence pour GRAVAL Road 2025, un défi de bikepacking de 600 km avec près de 11’000 m de dénivelé positif. Conçue autour des principes d’autosuffisance et d’endurance, la course impose de suivre un itinéraire fixe en moins de 65 heures, sans aucune assistance extérieure.
Navigation, alimentation, réparations et stratégie de sommeil sont 100 % à notre charge. Aucun soutien, hormis les services publics accessibles. Le parcours promet un cocktail exigeant : plaines côtières, cols perdus, ascensions bien raides — pas vraiment de répit du départ à l’arrivée.
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🔗 Site de la course: Graval.cc
Changement de plan…
J'avais initialement prévu de m'aligner sur la Race Across Italy (700 km, 11 000 m de D+), mais les démarches, la logistique et les frais m'ont un peu refroidi. En cherchant une alternative dans le même esprit, je suis tombé sur le compte Instagram de Graval. Une petite équipe de passionnés basée à Valence, qui organisait jusqu'ici des épreuves ultra gravel, et qui, en 2025, lance sa toute première course route. Le tracé m'a immédiatement séduit, le sud de l'Espagne semblait parfait pour un début de saison en mai, et l'ensemble avait un petit goût de nouveauté bien rafraîchissant. Banco !
Le format est idéal : un effort intense et représentatif pour bien lancer la saison, tout en restant assez « court » pour ne pas compromettre la suite. Je table sur 25–26 heures de course, soit une journée complète et une nuit blanche sur le vélo — et, espérons-le, une récupération rapide pour aborder la suite dans les meilleures conditions. Parce que oui, la suite s’annonce très chargée...
Un été chargé
2025 s'annonce comme une année charnière, avec deux grands défis qui se superposent. D'un côté, un programme de course ambitieux avec la Race Across France et la Transcontinental Race. De l'autre, un nouveau tournant professionnel.
Le 12 mai, je rejoins Scoreplay, une start-up en pleine croissance spécialisée dans l'infrastructure média IA pour les organisation sportives. Premier défi immédiat : trois semaines à Roland-Garros, du 14 mai au 5 juin. À peine le temps de respirer, et me voilà déjà en route pour Dinan le 11 juin, sur la ligne de départ de la Race Across France. C'est intense et cela va être complexe à gérer, mais je me réjouis beaucoup de commencer tout ça!
L'été en un coup d'œil
- 30 avril : Dernier jour au Freeride World Tour 💔
- 2 mai : Graval Road – 600 km / 11’000 m
- 12 mai : Nouveau poste chez Scoreplay !
- 14 mai – 5 juin : Roland-Garros 🏀
- 11 juin : Race Across France – 2‘600 km / 31’000 m
- 27 juillet : Transcontinental Race – 4’400 km / 55’000 m
- 3 septembre (TBC) : Swiss Ultracycling Challenge – 1’000 km / 10’000 m
Leçons de 2024
2024 a été une année d'apprentissage. L'abandon sur la Race Across France suite à une casse mécanique et un effondrement physique, puis une deuxième place sur la SUCH après une mauvaise gestion de course - des échecs formateurs qui m'ont montré que j'étais sur la bonne voie, mais qu'il fallait encore affiner la méthode et la préparation.
Pour 2025, l'objectif est clair et unique : gagner la Race Across France. La Transcontinental ? C'est encore autre chose. Un tout autre monde. Pour être honnête, j'ai encore du mal à me projeter, même si j'ai déjà commencé à travailler sur le parcours. D'abord la Race Across France, ensuite on verra comment s'attaquer à ce monstre qu'est la Transcontinental Race. Chaque chose en son temps !
La préparation
Le calendrier était ambitieux : GRAVAL Road en mai comme course test, la RAF en juin comme objectif principal, puis la Transcontinental en juillet.
La préparation a débuté en octobre avec l'objectif de maximiser ma forme avant la saison FWT pour limiter les pertes hivernales. L'hiver s'est révélé contrasté. Malgré quelques virus et passages à vide en novembre, décembre m'a permis de réaliser de bonnes sessions d'intensité, même avec un volume limité. Un test d'effort de trois minutes à 518 watts — soit 40 watts de plus qu'en 2024 — réalisé juste avant la tournée FWT m'a confirmé que j'étais sur la bonne voie.
Mais la saison FWT a logiquement perturbé la préparation. Entre Baqueira, Val Thorens et un retour malade, j'ai perdu plusieurs semaines. Heureusement, la Géorgie m'a offert une belle opportunité : dix jours consécutifs de ski de randonnée ont permis une excellente reprise. C'est d'ailleurs là que l'opportunité Scoreplay s'est présentée.
En dépit de deux compétitions FWT supplémentaires en mars, j'ai pu maintenir plus de 60 heures d'entraînement dont plusieurs sorties longues de qualité. Un contrôle plus strict de l'alimentation m'a évité la prise de poids hivernale habituelle. Résultat : 93 kg ce printemps contre plus de 100 l'an dernier. Cette perte de 7 kg, associée à une puissance accrue, se traduit par de meilleures sensations générales.
Avril a été mon mois d'entraînement le plus productif, avec près de 70 heures de vélo et des progrès encourageants. Mais en ultra-endurance, la forme pure ne suffit pas. GRAVAL Road sera le premier test grandeur nature pour valider ces progrès et réactiver les compétences essentielles : gestion de la fatigue et du temps, stabilité émotionnelle, organisation, capacité à réagir aux imprévus, nutrition et hydratation.
Le grand reset matériel
Autre gros changement en 2025 : le vélo.
L’année 2024 a été particulièrement rude côté matos. Deux cadres carbone cassés, plusieurs composants défaillants… Résultat : une saison sérieusement impactée, des courses compromises, et un budget explosé. Mais au-delà du matériel, c’est aussi la confiance qui en a pris un coup.
Il devenait urgent de revoir mon approche.
Choisir son équipement, c’est toujours un équilibre entre poids, performance, aérodynamisme, fiabilité et praticité. Jusqu’ici, j’avais clairement trop misé sur le combo légèreté/performance — un choix risqué quand on pèse plus de 90 kg.
Évidemment, un montage ultra-léger ne casse pas systématiquement. Mais il augmente nettement les probabilités que ça arrive… et ça, je l’ai appris à mes dépens.
En faisant le bilan, la conclusion était claire : il fallait basculer vers quelque chose de plus solide. J’ai donc décidé d’accepter un peu plus de poids et un peu moins de pure perf, en échange de fiabilité, de simplicité, et surtout, de sérénité.
Après plusieurs mois de réflexion, j’ai choisi de passer sur un cadre acier.
J’ai bien envisagé le titane, mais difficile de trouver la bonne combinaison entre géométrie, prix et dispo. Ce que je cherchais : une géométrie proche de mon ancien vélo de route, mais avec suffisamment de dégagement pour des pneus de 35 mm au minimum — indispensable en vue des portions gravel de la TCR.
Mon choix final : le Standert Pfadfinder. Un cadre acier polyvalent, compatible avec des pneus jusqu’à 38 mm, et avec un fit très proche de mon ancien montage route.
Le reste du montage suit la même philosophie : fiabilité, simplicité, et cohérence avec mon gabarit et les exigences de l’ultra.
- Une transmission 1x pour alléger le système, supprimer le dérailleur avant, et réduire les risques de pépin mécanique.
- Des roues larges et aéro : 25 mm de largeur interne, 50 mm de profil, montées avec un moyeu dynamo SON à l’avant pour l’éclairage.
- Un cockpit intégré, propre et fonctionnel.
- Un braquet polyvalent : plateau de 46 dents couplé à une cassette 11–46, pour pouvoir grimper chargé sans exploser.
- Un système d’éclairage dynamo avec option de recharge USB embarquée.
- Objectif poids : moins de 8,5 kg, contre 7,6 kg pour mon setup de l’an dernier. Un petit surpoids assumé pour une grosse tranquillité d’esprit.
La Graval Road
GRAVAL Road est une épreuve de bikepacking sur route en autonomie totale, qui démarre le 2 mai 2025 à Valence, en Espagne. L’objectif : boucler un parcours de plus de 600 kilomètres avec 11 000 mètres de dénivelé positif, en moins de 65 heures, sans aucune assistance extérieure.
Détails de la course
- Départ / arrivée : Valence, capitale de la région du Turia
- Distance : un peu plus de 600 km
- Dénivelé positif cumulé : 11 000 mètres
- Départ prévu : le 2 mai à 5h00
- Temps limite : 65 heures
- Type de parcours : itinéraire fixe, majoritairement sur des routes secondaires peu fréquentées
- Type de vélo recommandé : vélo de route
- Points de contrôle : 5 checkpoints virtuels répartis sur le parcours
- Cols marquants :
- La station de ski de Valdelinares, point culminant du tracé (~2 000 m)
- Le Picón del Buitre (1 957 m), la montée la plus raide de l’épreuve, à gravir et descendre par le même versant — et qui fait office de point de contrôle
Détails du Parcours
Secteur 1 : Valence → Cortes de Pallás
Départ à l’aube depuis l’ancien lit du Turia, en plein centre de Valence. Les 60 premiers kilomètres sont plats et rapides, à travers les rizières de l’Albufera. Puis le relief se durcit avec les montées du Balcón de Montroy et de Fuente Real. Une fois les gorges d’Otonel traversées, on plonge vers le premier point de contrôle, situé à Cortes de Pallás.
Secteur 2 : Cortes de Pallás → Embalse de Benagéber
Probablement le tronçon le plus isolé du parcours. Peu ou pas d’accès à l’eau ni à la nourriture pendant plusieurs heures. On enchaîne la montée vers la Muela de Cortes, puis l’Alto de Alcola, avant une ascension progressive vers Casas Medina et l’entrée dans la Réserve de biosphère de l’Alto Turia. Le deuxième checkpoint se trouve à proximité de l’Embalse de Benagéber.
Secteur 3 : Embalse de Benagéber → Picón del Buitre
Deux ascensions notables dans cette section : La Mataparda et El Remedio. Mais la pièce maîtresse, c’est le Picón del Buitre (1 956 m), un col raide et exposé, rendu célèbre par la Vuelta. C’est aussi le point le plus exigeant de GRAVAL Road, et le troisième point de contrôle est situé à son sommet.
Secteur 4 : Picón del Buitre → Mora de Rubielos
Après une descente aussi raide que technique, on traverse une série de petits villages : Arcos de las Salinas, Torrijas, puis Manzanera. Ce secteur est plus court et moins difficile que les précédents. Il se termine au checkpoint n°4, à Mora de Rubielos, un bourg médiéval accueillant, parfait pour une pause ravito.
Secteur 5 : Mora de Rubielos → Onda
Dès la sortie de Mora, deux nouveaux cols à gravir : le Puerto de San Rafael, puis le Peñarroya (1 962 m), point culminant du parcours. Ensuite, passage par Valdelinares, le village le plus haut d’Espagne, avant une longue tendance descendante vers la province de Castellón. Le cinquième point de contrôle est situé à Onda.
Secteur 6 : Onda → Valence
Dernière ligne droite dans la Sierra d’Espadán, avec les cols de Aín et Eslida, puis l’incontournable Puerto de l’Oronet en guise de dernier obstacle. Une fois ce dernier franchi, c’est une longue descente qui mène jusqu’à Valence. L’arrivée est prévue à proximité de la Cité des Arts et des Sciences.
Ah, le fameux soleil Espagnol…
Pendant que la Suisse baignera dans un ciel bleu et des 25 degrés idylliques, de mon côté, c’est un tout autre programme qui s’annonce à Valence. Nuages bas, averses par moments, et des températures entre 10 et 20 °C — le tableau est plutôt gris. Le ciel devrait rester majoritairement couvert tout au long de la course, avec quelques risques de pluie légère en prime.
Bonne nouvelle tout de même : le vent s’annonce favorable sur la majeure partie du parcours. C’est toujours ça de gagné. Bref, rien de bien nouveau!
Ma stratégie pour GRAVAL
Soyons clairs : ce parcours n’est pas vraiment taillé pour moi. Beaucoup (trop) de dénivelé. Je suis sans doute un peu plus rapide que l’été dernier, mais je reste loin d’être un grimpeur. À part les 40 premiers kilomètres, il n’y a quasiment pas de portion plate. C’est toujours ça de gagné…
L’objectif ici, ce n’est pas de courir intelligemment ou en gestion. C’est un test. Un moyen de mesurer les progrès qu’on pense avoir faits depuis l’an dernier, et de voir jusqu’où je peux soutenir un effort ambitieux. Avec Loïc, on a fixé une cible à environ 270 watts normalisés, à tenir aussi longtemps que possible, en sachant très bien que je n’irai pas au bout à ce rythme-là. L’idée, c’est de voir quand ça casse — et comment.
Mais au-delà des watts et du chrono, l’enjeu est aussi d’en tirer des infos utiles pour la suite. Combien de temps puis-je tenir ce rythme ? Jusqu’à quel point ça me carbonise pour la fin de course ? Quel sera un bon niveau de pacing pour la RAF ? Comment le corps réagit à un effort long, soutenu, sur terrain montagneux ? Comment je gère les moments de creux, notamment la nuit, quand la fatigue s’accumule ? C’est exactement ce type de situation que je vais devoir affronter en juin, et cette course est une bonne opportunité de bosser un peu le mental : continuer à avancer dans le dur, quand les jambes lâchent et que la tête flanche.
En gros, la fin de course de s’annonce pas particulièrement sympa. Je m’attends clairement à finir rincé, en me traînant dans les dernières ascensions. Pas glorieux, mais utile. Tant que possible, je tenterai de rester autour de 300–310 watts dans les montées. Si tout se passe bien, j’aimerais atteindre au moins le Picón del Buitre avant de cramer complètement.
En résumé : GRAVAL, c’est moins une course qu’un vrai test grandeur nature. Une répétition générale pour la RAF, qui va me permettre d’ajuster les derniers réglages, de mieux cibler ce sur quoi me concentrer dans les prochaines semaines… et de voir si le moteur tient le choc.
Côté vitesse, difficile de savoir exactement ce que donnera cet effort, mais je vise une moyenne autour de 24 km/h sur l’ensemble du parcours, soit environ 24 h 40 de roulage. L’idée, c’est de limiter les pauses à moins de 30 minutes au total. Si je termine sous les 25 heures, je serai franchement content — peut-être un peu ambitieux, mais on verra. Je suis clairement plus rapide et en meilleure forme que l’an dernier, mais reste à voir comment ça se traduit sur une course complète. Ce sera un test grandeur nature.
Côté nutrition, je prévois 60 à 70 g de glucides par heure. Je partirai majoritairement sur du liquide : 2,5 L d’eau, avec 600 g de maltodextrine et de dextrose en solution. Miam… Délicieux... Je compléterai avec des encas que j’apprécie : les fidèles Gifflars et quelques Haribos, évidemment. L’idée, c’est de faire un seul vrai ravitaillement, idéalement juste après la moitié du parcours. J’ai repéré un bon spot à Manzanera, au km 350, que je devrais atteindre vers la quinzième heure si tout se passe bien. Là, je prendrai juste ce qui me fait envie, en gardant en tête qu’il me faudra encore 10 heures d’autonomie. Pour l’eau, je peux tenir environ 4 heures entre chaque remplissage, et j’ai cartographié les fontaines tout au long du parcours pour éviter les mauvaises surprises. Pas de stress logistique prévu de ce côté-là.
L’événement reste très intimiste — c’est la toute première édition, avec un peloton réduit : 27 participants, dont 17 en solo. Petit clin d’œil sympa : Dominik Bokstaller, un autre Suisse que vous avez peut-être vu à l’œuvre sur le SUCH23, sera aussi au départ. On jouait la gagne ensemble jusqu’à ce que des soucis digestifs l’obligent à s’arrêter.
Bref, ça s’annonce fun. Si j’arrive à terminer en moins de 25 heures, ce sera non seulement une belle perf, mais aussi un repère intéressant pour la suite. On verra ce que ça donne sur le terrain.
Segment | Distance | Dénivelé | Heure de début | Vitesse estimée | Temps vélo | Temps arrêté | Heure de fin |
Valencia - Cortes de Pallás | 109 | 1723 | 1/5 - 05:00 | 27 km/h | 4:02:13 | 0:04:00 | 1/5 - 09:06 |
Cortes de Pallás - Embalse de Benagéber | 139.00 | 2470 | 1/5 - 09:06 | 25 km/h | 5:33:36 | 0:05:00 | 1/5 - 14:44 |
Benagéber Reservoir - Picón del Buitre | 73.00 | 2383 | 1/5 - 14:44 | 18 km/h | 4:03:20 | 0:04:00 | 1/5 - 18:52 |
Picón del Buitre - Mora de Rubielos | 61.00 | 725 | 1/5 - 18:52 | 28 km/h | 2:10:43 | 0:02:00 | 1/5 - 21:04 |
Mora de Rubielos - Onda | 122.00 | 2271 | 1/5 - 21:04 | 24 km/h | 5:05:00 | 0:05:00 | 2/5 - 02:14 |
Onda - Valencia | 97.00 | 1377 | 2/5 - 02:14 | 26 km/h | 3:43:51 | 0:04:00 | 2/5 - 06:02 |
Suivez la course en direct
Le départ de la course est prévu pour le vendredi 2 mai à 5h00. Vous pouvez la suivre en direct via le lien ci-dessous :
🔗 Live Tracking – GRAVAL Road 25
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Jonas